Un hélicoptère de ravitaillement humanitaire a été visé par des tirs le 10 août dernier alors qu’il transportait des provisions vitales vers les populations de la région du Sahel, qui sont assiégées par des groupes armés terroristes. L’incident, bien que survenu le 10 août, n’a été annoncé par l’agence onusienne qu’en cette fin de semaine.
Dans un communiqué, le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) a fermement condamné l’attaque visant l’un de ses hélicoptères qui transportait de l’aide alimentaire d’urgence à destination des habitants de la ville assiégée de Djibo, dans la région du Sahel au Burkina Faso.
L’attaque a ciblé un hélicoptère de type Mi-26 peu après son décollage de Ouahigouya, une ville de la région du Nord, en direction des zones assiégées de la région du Sahel, où des milliers de familles ont été coupées de tout accès depuis plusieurs mois.
Le PAM souligne que tous les passagers et membres d’équipage à bord de l’hélicoptère sont indemnes.
Le communiqué précise que le PAM en appelle à tous les groupes et parties impliquées dans le conflit à garantir la sécurité des travailleurs humanitaires ainsi que de leurs équipements, en accord avec le droit international humanitaire. Il est souligné que les activités, le personnel et les matériels humanitaires ne devraient jamais être pris pour cible.
Elvira Pruscini, la représentante pays et directrice du PAM au Burkina Faso, déclare dans le communiqué : « De telles attaques compromettent le travail du PAM sur le terrain, perturbant l’assistance alimentaire vitale tout en augmentant nos coûts opérationnels et épuisant notre budget humanitaire. Le PAM reste engagé à atteindre les communautés les plus vulnérables avec une assistance vitale, quel qu’en soit le coût. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’interrompre notre réponse, qui reste tout à fait vitale pour ceux et celles qui en ont cruellement besoin. »
Le communiqué rappelle que dans les régions du Burkina Faso touchées par le conflit, environ 43 000 personnes se trouvent actuellement confrontées à des niveaux extrêmement alarmants de famine (phase 5 de l’IPC) pendant la période de soudure, qui s’étend de juin à septembre. Dans ce contexte, les opérations de transport aérien du PAM représentent l’unique option et dernier recours pour acheminer l’aide humanitaire aux populations les plus démunies vivant dans des zones assiégées.
Le Burkina Faso traverse actuellement une crise majeure de sécurité alimentaire et de nutrition, avec environ 3,4 millions de personnes, soit 15 % de la population, faisant face à une situation de famine aiguë. Pour l’année 2023, le PAM s’est engagé à soutenir 2,8 millions de personnes parmi les plus vulnérables grâce à son programme d’urgence et de résilience. Cependant, l’agence souligne la nécessité de garantir la sécurité lors de la distribution de l’aide dans des zones isolées pour atteindre efficacement ces communautés en besoin.