
Tensions nucléaires au Bélarus: Une responsable de l’ONU appelle à désamorcer la situation
Des efforts urgents doivent être déployés pour désamorcer la situation après l’annonce par la Russie de son intention de stationner des armes nucléaires tactiques au Bélarus, a souligné vendredi la cheffe du désarmement de l’ONU devant le Conseil de sécurité.
« Le risque qu’une arme nucléaire soit utilisée est actuellement plus élevé qu’à tout autre moment depuis les profondeurs de la Guerre froide », a affirmé Izumi Nakamitsu, Haute-Représentante des Nations Unies pour les affaires de désarmement.
« La guerre en Ukraine représente l’exemple le plus aigu de ce risque », a-t-elle ajouté.
Le Président russe Vladimir Poutine a annoncé récemment avoir conclu un accord avec le Bélarus pour stationner des armes nucléaires non stratégiques à l’intérieur du territoire bélarusse d’ici juillet.
Mme Nakamitsu a indiqué que l’absence de dialogue et l’érosion de l’architecture du désarmement et de la maîtrise des armements, combinées à une rhétorique dangereuse et à des menaces voilées, sont les principaux moteurs de ce risque potentiellement existentiel posé par l’escalade nucléaire.
« En ce qui concerne les questions liées aux armes nucléaires, tous les États doivent éviter de prendre des mesures qui pourraient conduire à une escalade, une erreur ou un mauvais calcul », a-t-elle dit, rappelant que tous les États parties au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires, ou le TNP – qu’il s’agisse d’États dotés d’armes nucléaires ou d’États non dotés d’armes nucléaires – doivent respecter strictement leurs engagements et leurs obligations.
« Ils devraient reprendre le dialogue pour désamorcer les tensions de toute urgence et trouver des moyens d’élaborer et de mettre en œuvre des mesures de transparence et de renforcement de la confiance », a ajouté la responsable onusienne, appelant les États parties au traité à respecter pleinement leurs obligations et à s’engager immédiatement dans des efforts sérieux pour réduire le risque nucléaire.
La question du « partage nucléaire », c’est-à-dire l’accueil par un État non doté d’armes nucléaires d’armes nucléaires d’un État doté d’armes nucléaires, existe depuis des décennies, dans toutes les régions et dans le cadre de différents arrangements antérieurs au Traité sur la non-prolifération, à l’exception de la récente annonce russe, a-t-elle dit.
« Pour le bien de notre sécurité à tous », Mme Nakamitsu a appelé la Russie et les États-Unis à reprendre la pleine mise en œuvre du nouveau traité START.